Ervige | |
![]() Ervige par Ramón Cortés. |
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Titre | |
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Roi des Wisigoths d'Hispanie | |
– | |
Prédécesseur | Wamba |
Successeur | Egica |
Biographie | |
Date de naissance | vers 645 |
Date de décès | |
Lieu de décès | Monastère |
Nationalité | Espagnole |
Père | Ardabast |
Mère | Nièce du roi wisigothChindaswinth |
Conjoint | Liubigotona |
Enfants | Cixilo reine des Wisigoths |
Religion | Christianisme |
Résidence | Tolède |
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Ervige, Erwige, Erwich ou Herwig (en latin [Flavius] Ervigius, en espagnol [Flavio] Ervigio), né après 6421 et mort en 687, est roi wisigoth d'Hispanieet de Septimanie de 680 à 687. Sous son règne, la décadence de la monarchie wisigothique s’accéléra.
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Selon la Chronique d'Albelda (ixe siècle), il est le fils d'un certain Ardabast, un aristocrate byzantin qui était venu de Constantinople en Hispanie durant le règne du roi Chindaswinthe (642-653), dont il avait épousé la nièce2. Selon l'historien espagnol Luis de Salazar y Castro (1658-1734), Ardabast était le fils d'Athanagilde, fils du prince wisigoth Herménégilde et de la princesse franque Ingonde, et d'une certaine Flavia Juliana, nièce de l'empereur byzantin Maurice3. Par son père, Ervige serait donc le descendant direct du roi Léovigilde (568-586).
Cependant, Christian Settipani propose de voir en la mère d'Ardabast une princesse issue d'une branche réfugiée à Byzance de la famille Mamikonian, parmi lesquels le prénom Artabastos (ou son équivalent arménien Artavazd) est répandu4. Mais il existe un empereur byzantin du nom de Bardanès Philippicos d'origine arménienne dont le premier prénom indique une probable appartenance à la famille Mamikonian et le second prénom une parenté avec le général byzantin Philippicos, beau-frère de l'empereur Maurice5.
Comte goth lié à la famille du roi Chindaswinthe et marié à une fille du roi Swinthila, Liubigotona6, il supplanta en 680 le vieux roi Wamba devenu notamment impopulaire à cause de ses réformes militaires et religieuses. Wamba prit l'habit monacal alors qu'il se croyait sur le point de mourir, et on le contraignit à abdiquer et à entrer dans un monastère alors qu'il s'était rétabli. Il fait d'Ervige son successeur et ce dernier est sacré à Tolède le 31 octobre 680. Par la suite, au ixe siècle, des légendes attribuèrent à Ervige l'empoisonnement du roi, que ses partisans poussèrent à faire repentance tandis que ceux d'Ervige le faisaient monter sur le trône. Les évêques du XIIeconcile de Tolède, qu'Ervige inaugure le 9 janvier 681, attestent que les documents par lesquels Wamba renonçait au trône et confirmait Ervige comme son héritier sont authentiques et portent bien sa signature. Pourtant, certains historiens ont vu dans la rapidité du sacre d'Ervige après que le roi eut reçu les derniers sacrements la preuve d'une intrigue de palais bien préparée.
Ervige commence son
règne au milieu des doutes concernant la façon dont il est monté sur le
trône. Probablement, comme il se sent peu sûr de lui, nobles et évêques en
profitent. Le nouveau roi favorise ceux qui avaient été écartés au temps
de Wamba. Après le XIIe concile,
un XIIIe (683)
et un XIVe (684)
se succèdent rapidement. Ils confirment une deuxième fois la légitimité
d'Ervige et promulguent un grand nombre de lois pour protéger la vie et le
règne du roi et de sa famille, sans oublier son épouse, la reine
Liubagotona. Selon Henri
Leclercq, le règne d'Ervige avait mis à nu l'irrémédiable faiblesse de
la monarchie wisigothique qui reposait désormais sur le fondement tout
artificiel des synodes nationaux de Tolède dont la convocation prenait
l'apparence d'une institution d'état.
Ervige publie également vingt-huit lois contre les Juifs avec
l'appui du XIIe concile.
En personne il fait savoir au concile son désir de revenir à la
législation du règne de Sisebut,
bien que lui-même soit un peu plus indulgent et opposé à la peine
capitale. Ces lois font partie d'une version révisée et développée du Liber
Iudiciorum qui porte le
nom d'Ervige . Le roi ordonna aux Juifs du royaume d'abjurer leur foi sous
peine de confiscations de leurs biens et de leurs expulsions d'Espagne.
Toutes les lois concernant les Juifs sont attribuées à l'influence de leur
ennemi fanatique, l'archevêque de Tolède Julien
II. Quand le code d'Ervige est promulgué en novembre 681, il ajoute
encore six de ses propres nouvelles lois et trois lois de Wamba, plus
quatre-vingts lois de Recceswinth révisées.
Il n'y a aucune preuve, pourtant, que le code d'Ervige ait « remplacé »
celui de Recceswinth et des manuscrits de l'un et de l'autre continuent à
être copiés et vendus.
Pour se protéger des ambitions des grands nobles, il crée une garde de bucellaires (les gardingi), à l'origine de la vassalité dans le nord de la péninsule Ibérique, notamment en Castille.
Après être tombé sérieusement malade, Ervige proclame le 14 novembre 687 son gendre Egica, le mari de sa fille Cixilo7, comme son héritier et le jour suivant prend sa retraite dans un monastère comme pénitent, après avoir donné congé à sa cour pour qu'elle retourne à Tolède avec Egica qui devait être sacré et couronné.
Il serait le père du
duc Pierre
de Cantabrie3,
lui-même père du roi Alphonse Ier des
Asturies mais les
historiens modernes remettent en cause cette théorie.